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27 juillet, 2010

LE BEDEAU


Quelqu'un, au village, l'avait surnommé : Murillon, diminutif de son nom monsieur Fillion,

Il laissait dans son sillage, grande impression avec les effluves fraîches de cire et de savon avec qui il faisait bon ménage!

Les fidèles et les vacanciers, en l'église rassemblés, le regardaient déambuler, dans le choeur et les grandes allées où il aimait tant se montrer.

Où est la faute ou le péché, quand un petit d'homme dans la fierté se vautre?

Quelqu'un au village l'appelait: Murillon, de dimanches en mariages, de baptêmes en funérailles, il faisait sonner les lourdes cloches,

Pendu à leurs épaisses cordes, on voyait soudain, le malingre et fier petit bedeau s'agripper de toutes ses forces et s'élever dans les airs à chaque tintement!

Quel labeur! Pareille antiquité! Faut moderniser tout cà!!!

Murillon, les bras morts et les pieds soulevés de terre encore, s'en fût chez Monsieur le curé et rencontrer ses collègues marguillers...

La terrible menace d'une démission immédiate et la grande disette de bedeaus dépareillés comme lui, firent le reste...

Le battant des cloches en a frémi et le coq du clocher aussi!!!!

Quand on a su!..Certains paroissiens ne l'ont même pas cru...et pourtant, ca faisait peine à voir...le dimanche suivant.

Où sont les cordons des cloches???...disparus...!

Comment vont-elles tinter encore?

Notre bedeau attendait son heure de gloire...

A l'Ite Missa est. *, l'oeil malicieux et le sourire en coin,

Clefs en poche, délesté des funestes cordes,

Mémorisant une dernière fois les nouvelles consignes électriques sur un petit tableau désormais inscrites,

Murillon, de ses petits doigts agiles agite les précieuses clefs et active les commandes.

ALLÉLUIA !!! Sonnent maintenant les cloches nouvelles, annoncant la fin de la messe et la victoire désormais célèbre de Murillon drapé d'orgueil, une main dans la poche de sa veste.

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NB: Monsieur Fillion a vraiment été bedeau pendant de longues années à la paroisse de Saint-Laurent de l'Ile d'Orléans.

* Allez-vous-en, la messe est dite.

Nicole Masse, printemps 1998

2 commentaires:

  1. Salut maman,

    J'aime vraiment ce texte ! Il m'a fait rire !

    Lucie xx

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  2. C'est vraiment un texte extraordinaire. Je revoyais le bedeau de ma paroisse tel que tu le décrit dans ton texte. Ce bedeau que j'aiconnu a pratiqué son métier pendant 55 ans et tout ce que tu relates me fait revoir de beaux souvenirs de ce "sacristain" qui s'appelait Monsieur Cliche, chez-moi à Saint-Louis de Courville...Merci Nicole !!!

    France Beaudoin (la vraie...)

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